MEDCOMIP 130417 LEONETTI

                                      Le droits des malades en fin de vie

 

La grande salle de Eurythmie ˆ Montauban Žtait pleine pour Žcouter Le Docteur Jean LŽonetti mardi soir 16 avril 2013.

CĠest un sujet qui touche chacun de nous de trs prs et dans un contexte de grande actualitŽ.

 

On ne voit pas sa mortÉ.Ou bien, si on la voit, on ne peut plus en parlerÉ

Ce quĠon voit, cĠest la mort de lĠautreÉ

Notre humanitŽ vient de ce que nous avons conscience que nous sommes mortels, du respect que nous devons ˆ la vie et des soins que nous donnons ˆ nos morts.

 

En zone urbaine on a 8 chances sur 10 de mourir ˆ lĠh™pital.

La mort est organisŽe, mŽdicalisŽe.

 

Question : QuĠest-ce que la peur de mourir ? Est-ce la peur de souffrir ? est-ce la peur de se voir dŽgrader ? CĠest donc la peur de mal mourir.

 

Le mŽdecin aussi ˆ peur : peur de ne pas en faire assez, de na pas donner toutes ses chances au sujet, et peur que cela lui soit reprochŽ. DĠo le risque dĠen faire tropÉ

 

On voit ici se profiler le dilemme entre le trop et le pas assez : cĠest la question du juste soin.

LĠacharnement thŽrapeutique oui si cela peut sauver quelquĠun. Mais lĠobstination dŽraisonnable non.

CĠest un problme dĠŽthique : un dilemme entre deux principes de bien : sĠacharner ˆ sauver une vie, oui, mais si cette vie nĠest plus que souffrance et dŽgradation et que cessent les grandes fonctions, communication, alimentationÉcela devient obstination dŽraisonnable.

Il faut respecter la vie et accepter la mort.

 

La dŽcision est toujours difficile de cesser des soins dits Ç curatifs È, et cela justifie la nŽcessitŽ du dialogue et de la collŽgialitŽ.

 

La Loi du 22 avril 2005 rŽpond ˆ la plupart de ces questions. Elle est insuffisamment connue et appliquŽe. Mais cela Žvolue peu ˆ peu dans le bon sens !

 

La proposition de loi NĦ 754 visant ˆ renforcer les droits des patients en fin de vie, va tre discutŽe prochainement au Parlement. Elle complte utilement la loi prŽcŽdente sur deux points importants :

1 - Le droit pour une personne en phase terminale de demander un traitement sŽdatif mme si celui-ci peut abrŽger sa vie.

2 – Le deuxime point concerne surtout les directives anticipŽes qui doivent sĠimposer au mŽdecin ˆ la condition quĠelles soient rŽdigŽes et validŽes avec prŽcision par le malade et le mŽdecin.

 

Dans un deuxime temps, a ŽtŽ abordŽ le problme de lĠeuthanasie.

Le suicide nĠest pas rŽprŽhensible. LĠaide au suicide si. Mais peut-on condamner quelquĠun a faire un acte qui nĠest pas rŽprŽhensible ?

Une comparaison avec les pays o lĠeuthanasie est devenue lŽgale a ŽtŽ faite avec une analyse des rŽsultats (Belgique, Suisse, OregonÉ). Certaines lŽgislations apportent des solutions intŽressantes. DĠautres, (Belgique), pourraient laisser passer des abus. Le danger vient des dŽrives telles que lĠadministration de lĠeuthanasie ˆ des personnes qui ne lĠont pas demandŽ ou ˆ des patients psychiatriqueÉ

En France il semble que 30% des personnes meurent dans des conditions non satisfaisantes qui pourraient tre amŽliorŽes par une meilleure application de la loi LŽonetti et une meilleure prise en charge palliative.

Or, les demandes dĠeuthanasie diminuent si les soins palliatifs sont bien rŽalisŽs.

Et le nombre dĠeuthanasie est de 1.8% des gens qui meurent dans les pays qui la pratiquent.

Dans ces conditions, amŽliorer la fin de vie des 30% des gens qui meurent dans des conditions non satisfaisante permettrait de rŽgler sans euthanasie la trs grande majoritŽ des situations.

 

Parmi les questions qui ont suivi lĠexposŽ, un concernait la rŽcente proposition de lĠOrdre National des mŽdecins sur la sŽdation terminale. Dans lĠensemble les positions de lĠOrdre paraissent compatibles avec les idŽes prŽcŽdentes mis ˆ part la rŽserve de la clause de conscience.

Il semble que lĠOrdre confonde les obligations que nous devons au patient en phase terminale et son droit ˆ recevoir le cas ŽchŽant un traitement sŽdatif, mme si il y a un risque dĠabrŽger sa vie, et lĠadministration dĠune sŽdation dans un but terminalÉ